Histoire

 

 

 

 

 

L'histoire de la commune d'Uhrwiller-Niefern de l'antiquité à nos jours

 

 

 

 

 L'antiquité

 

Il est fort probable que le territoire communal a été peuplée dès la préhistoire, pour preuve les cinq haches de la période néolithique (4000 à 2000 ans avant Jésus-Christ) trouvées sur le ban d’Uhrwiller et de Niefern. Quatre d'entre-elles sont déposées au musée historique de Haguenau, une cinquième, trouvée récemment, fait partie d'une collection privée.

La présence de fragments de céramiques, de tuiles et d'une meule en basalte attestent une occupation possible du site du Hànsadelskerichhoft à l’époque romaine et gallo-romaine.

 

 

 

 

 Le Moyen-Age

 

Les documents de l'abbaye de Wissembourg portent la première mention connue de Niefern le 19 juin 737 sous la forme de "in fine Niufaras". Uhrwiller y est cité le 27 mai 742 sous la forme de "Uruniuuila".

L'occupation du site du Hànsadelskerichhoft du début du moyen-âge jusqu'à la veille du 15ème siècle est attestée par des relevés de surface (Présence de céramiques permettant la datation). En été 1994, les fondations d'une église du moyen-âge ainsi qu'une nécropole à plusieurs niveaux d'inhumations de cette même époque ont été mises à jour. Cette découverte conforte l'origine des noms des lieux-dit Oberkirch (église du haut) et Alter Kirchhof (vieux cimetière) aujourd'huiHànsadelskerichhoft.

Respectivement en 1193 et 1215, les papes Célestin III et Innocent III confirment des biens de l'abbaye de Wissembourg à Uhrwiller.

En 1290, Niefern et Mulhausen sont des filiales nouvellement créées rattachées à l'église-mère de Schillersdorf.

Au 14ème siècle, la dîme et le droit de patronage sont en possession des nobles d'Ettendorf.

La première mention d'une communauté villageoise (Gericht) remonte à 1321. Ulrich Sohn y est cité comme Heimburger.

En 1332, le Landgrave Ulrich de Werd vend, entre autres, Niefern (Nupfern) à Hannemann II et Ludemann II de Lichtenberg. En cette même année, Uhrwiller est mentionné comme écoutèterie ouBüttelei (Buettelye zuo Uolwilre). Ce terme est généralement employé pour désigner un groupe de villages géré par un tribunal commun.

En 1362, les Lichtenberg détiennent Uhrwiller en tant que fief des ducs de Lorraine.

En 1435, on relève un lieu nommé Alte Uleweiler, localisé avec précision un peu plus tard dans un document de 1478 sur la colline vers l'est du village actuel. En même temps est citée une église située sur l'actuel lieu-dit Oberkirch. On peut aisément imaginer qu'à cette époque, il y avait temporairement trois villages répartis sur le ban actuel – Uleweiler, Urweiler et Niefern. Cette hypothèse est confortée par la superficie du territoire communal par rapport à ceux des communes voisines à l'exception de celui d'Offwiller.

En 1440, Uhrwiller et Niefem sont rattachés au nouveau bailliage de Pfaffenhoffen, après avoir fait partie de celui d'Ingwiller.

En 1480, par le décès de Jacques Le Barbu et l'extinction de la lignée mâle des Lichtenberg, Uhrwiller et Niefern échoient à Simon Wecker IV de Deux-Ponts-Bitche, gendre de Louis V de Lichtenberg.

 

  

 

 

 Le 16e siècle

 

En 1525, durant la guerre des Paysans, le Schultheiss, le Heimburger et la communauté d'Uhrwiller (en particulier Kanzerhanßen et son fils) sont accusés par J. Wetzel von Marsilien, doyen de l'église St Pierre le Vieux à Strasbourg, de rupture de la paix publique par le pillage de la maison de Michel den Alten, prévôt à Saverne. L'instruction s'étire par delà les années 1525,1529 et 1533 devant les tribunaux de Saverne, Rottweil et Wetzlar. La sentence prononcée n'est pas connue.

En 1540, au décès de Simon Wecker V, son frère Jacques exerce ses prétentions sur l'héritage conjointement avec la veuve Barbara et ses deux filles, Esther (décédée en 1542) et Amélie, d'autre part. Uhrwiller et le ban de Niefem font partie de 1'héritage d'Amélie de Deux-Ponts-Bitche.

 


 

En 1551, par le mariage d'Amélie de Deux-Ponts-Bitche avec Philippe 1er de Linange-Westerbourg est crée le bailliage de Rauschenbourg d'où sera administré la seigneurie d'Oberbronn.

La Réforme est introduite à Uhrwiller entre 1560-1563, attestée par la présence d'un pasteur protestant à Uhrwiller en 1563.

En 1577, Philippe 1er de L.-W. remet la seigneurie d'Oberbronn à son fils unique Ludwig. Des trois fils de Ludwig, ce fut Ludwig Emich qui hérite de la seigneurie d'Oberbronn et fonde la ligne des Linange-Westerbourg-Oberbronn. 
Au 16ème siècle, Uhrwiller est par son importance le second village de la seigneurie d'Oberbronn. 

A la fin du 16ème siècle, le village de Niefern a disparu et il ne reste plus que le moulin. La suzeraineté des ducs de Lorraine sur Uhrwiller passe aux comtes de Hanau-Lichtenberg le 8 février 1606.

 

 

 

 

 La Guerre de Trente-Ans 1618-1648

 

Comme pour l'ensemble de la région, notre localité sans aucune protection, subit tous les malheurs de ce conflit. En février 1622, les soldats de Mansfeld sont en Basse-Alsace. Une partie de la population d'Uhrwiller se réfugie à Ingwiller. En 1625, le village est rançonné. En 1626, la peste sévit dans la région. En 1627, le village est à nouveau rançonné. En automne 1632, le pasteur d'Uhrwiller se réfugie à Lichtenberg. En juillet 1633 a lieu la bataille de Pfaffenhoffen entre les Suédois et l'armée du comte de Birkenfeld. Entre 1633 et 1636, des réfugiés d'Uhrwiller sont toujours à Ingwiller. En 1635, quelques habitants d'Uhrwiller séjournent à Rothbach et à Offwiller. Le comte Ludwig Emich de Leiningen-Westerbourg décède en 1635. Son fils unique Johann Ludwig prend en main la seigneurie d'Oberbronn. En 1638, des habitants d'Uhrwiller sont toujours réfugiés à Lichtenberg. En 1645, le village n'est pas habité et en 1648, on ne signale plus que 8 bourgeois à Uhrwiller.

 

 

 

 

 La Fin du 17e siècle

 

Après 1650, le village se repeuple de familles luthériennes et réformées originaires du village, de Suisse, de la Forêt-Noire, mais également de diverses localités alsaciennes.

Si les familles Glaser, Guth, Kantzer, Lang, Lentz, Kieffer et Steinmetz ont survécu à la Guerre de Trente Ans, de nouveaux noms de familles protestantes apparaissent dans la deuxième partie de ce siècle :

 

- en 1652, Brieff, Diettenhoeffer, Mayer, Pauli, Ruhlmann, Vollmer, Zoebst
- en 1663, Klinghard
- en 1668, Laeuffer
- en 1669, Kreyenbühl, Leonhard, Richert, Schaeffer, Storck
- en 1670, Loescher
- en 1674, Bliss
- en 1679, Striegel, Zeiter
- en 1686, Donnenwirth en provenance d'Eckwersheim
- en 1689, Bernhard à Niefern en provenance de Ringendorf
- en 1695, Fichter à Niefern en provenance de Dossenheim sur Zinsel
- en 1699, Burger.

En 1665, par le décès de Johann Ludwig, la lignée mâle de Leiningen-Westerbourg d'Oberbronn s'éteint. Philippe II de Rixingen, oncle de Johann Ludwig, s'accapare de la seigneurie d'Oberbronn et la transmet à son fils unique Ludwig Eberhard. Celui se convertit au catholicisme en 1673. C'est à cette époque que les premiers immigrants catholiques sont présents à Uhrwiller. Ils sont originaires du Tyrol et de Bavière. Ils s'installent à Niefem et les hommes travaillent essentiellement dans les minières de fer sur le territoire d'Uhrwiller et de Niefem remises en activité par les seigneurs d'Oberbronn et destinées à l'approvisionnement de la fonderie de Zinswiller. Ils portent les noms de familles suivants : Meyer, Locker, Berggruber, Lienhardt, Haselberger et Gänsler

Pendant la guerre de Hollande, en 1676, toutes les récoltes sont incendiées par ordre du Roi de France, mais le village est épargné.

Le Simultaneum (utilisation simultanée d'une même église par deux confessions) est introduit dans la seigneurie d'Oberbronn en 1682 et aussi à Uhrwiller.

 

 

 

 

 Le 18e siècle

 

Au début du 18ème siècle, la vie est très pénible pour les habitants de la région. En 1704, durant la guerre de Succession d'Espagne, la région est touchée par le fourragement d'une armée. En 1705, le passage de l'armée française provoque la perte d'une partie de la récolte.

 

 

Esther Juliane de L.-W. décède en 1729. Le baron de Sinclair, son époux, hérite d'une partie de ses biens. Celui-ci se remarie avec la comtesse Augusta de Loewenhaupt. De cette union naissent trois enfants dont Caroline Christine qui épouse son cousin Adam de Loewenhaupt. Ce seront les derniers seigneurs d'Uhrwiller jusqu'à la Révolution Française.
L'église mixte est reconstruite en 1740. La nef et le clocher sont très certainement financés par la communauté. Le chœur est reconstruit à 1/3 par les seigneurs d'Oberbronn, ce qui correspond à leur part de la dîme, les autres 2/3 étant perçus par la famille de Rothenbourg, seigneurs de Mulhausen. L'église reste soumise au Simultaneum.L'évolution démographique multiplie la population par 5 pendant le 18ème siècle.

 

 

 

 La Période révolutionnaire

 

La première municipalité est élue en 1788. Hans Lang est le premier maire. En général, cette période se passe sans trop de heurts à Uhrwiller. Plusieurs volontaires et soldats du village trouvent la mort dans les différentes armées révolutionnaires. Une compagnie de la Garde Nationale est formée dans la commune. Elle se compose de 17 hommes.
En 1793 pendant la Terreur, une partie des hommes de la communauté catholique quitte le village. Ils vont revenir quelques temps plus tard. Parmi eux se trouve le curé Jean-François Bisachi. En 1794, le pasteur Bartholdi est emprisonné pendant deux semaines à Wissembourg. En 1795, le bien communal dit "Vieux cimetière" ou Alter Kirchhof est vendu.

 

 

 

 

 Le 19e siècle

 

Après les guerres napoléoniennes, la première moitié du siècle sera marquée par une émigration massive vers les Etats-Unis d'Amérique, due surtout à la surpopulation du village. Uhrwiller a 1268 habitants en 1826. La majeure partie des bâtiments publics est construite au cours de ce siècle.

 


La guerre de 1870-1871 est essentiellement marquée par des réquisitions et la présence de soldats français et allemands avant et après la bataille de Froeschwiller.
A la Saint Michel 1874, l'évêque André Raess consacre de la nouvelle église catholique. C'est la fin du Simultaneum.

 

 

 

 

 Le 20e siècle

 

Pendant la première guerre mondiale 1914-1918, 23 jeunes hommes trouvent la mort sous l'uniforme allemand sur les différents fronts d'Europe.
Pendant la seconde guerre mondiale 1939-1945, 35 victimes sont à déplorer et parmi elles 15 victimes civiles dont la plupart succombent à la suite des combats et bombardements de novembre 1944 à mars 1945. Au cours de cette période, le village est transformé en un champ de ruines et détruit à 75%. Niefern est entièrement rasé. La reconstruction des bâtiments détruits durera jusque vers 1960. Pendant cette période, on procédera également à l'installation du réseau d'eau et de l'assainissement.
 
Le ban communal est remembré en 1967. Le 1er juillet 1987, un orage d'une rare violence s'abat sur le territoire communal et provoque une brusque montée des eaux et une inondation de la partie basse du village. La construction d'un barrage en amont du village en 1992 devra éviter une pareille catastrophe. 
Le 23 juin 1991 a eu lieu la première édition de la fête "Uhrwiller et ses traditions" avec la présentation d'une noce paysanne des environs de 1900. Plus de 7000 visiteurs sont présents au village.